La soutenance aura lieu le mardi 30 novembre à 15h, à l’amphithéâtre de la Maison des Sciences de l’Homme et de l’Environnement (MSHE), Université de Franche-Comté, à Besançon (1 rue Charles Nodier).
Une diffusion vidéo en direct est également prévue. Le lien vers la visioconférence sera disponible quelques jours avant. Les personnes intéressées peuvent contacter Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Le travail inédit s'intitule "Planonomie. À la recherche des régularités textuelles et visuelles que façonne la planification urbaine". Le volume consacré au parcours académique a pour titre : "Explorations scientifiques et pédagogiques, entre urbanisme et mobilités quotidiennes".
Composition du jury
Samuel CARPENTIER-POSTEL (garant - Université de Franche-Comté)
Pierre FRANKHAUSER (rapporteur interne – Université de Franche-Comté)
Caroline GALLEZ (examinatrice – Université Gustave Eiffel)
Lewis D. HOPKINS (examinateur – University of Illinois at Urbana-Champaign / USA)
Vincent KAUFMANN (examinateur – Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne / CH)
Laurent MATTHEY (rapporteur externe – Université de Genève / CH)
Philippe MENERAULT (rapporteur externe – Université de Lille)
Résumé
Ce travail d’habilitation développe une proposition à la fois théorique et méthodologique destinée au champ de recherche en urbanisme et en études urbaines. Cette proposition invite à analyser les discours des plans d’urbanisme, en s’appuyant non pas sur un seul cas d’étude ou sur un petit nombre de cas comparés, comme on le voit souvent dans les travaux de recherche en urbanisme, mais en suivant une logique de corpus de grande taille, analysés de manière systématique.
Concrètement, il s’agit de constituer des corpus élargis de plusieurs dizaines de documents d’urbanisme. En fonction des questions posées, ces corpus peuvent être soit représentatifs d’un espace national de planification, en intégrant parfois une dimension longitudinale, soit considérer plusieurs espaces nationaux ou linguistiques en même temps, afin de les comparer. Cette ouverture empirique, associée à des méthodes systématiques d’analyse de données textuelles et de contenu visuel, permet d’entrevoir des régularités et des jeux d’opposition entre discours qui sont difficilement perceptibles par la seule lecture classique, non assistée par ordinateur.
Ces développements méthodologiques apportent des résultats nouveaux sur des questions centrales pour le champ de recherche telles que : (1) le rôle des gouvernements centraux dans la planification locale ; (2) les usages des discours « flous » dans les plans et leurs rationalités ; (3) le rôle des photographies dans les discours de la planification, qui permettent de suggérer ce qui ne peut être écrit, et notamment signaux néolibéraux et stéréotypes de genres ; ou encore (4) les effets de génération en planification, qui montrent des évolutions synchroniques des plans.
Ce type de méthode systématique manque actuellement au champ scientifique qui s’intéresse à la planification urbaine. De manière synthétique, il existe actuellement trois types principaux de travaux dans la littérature : certains sont de nature normative (plutôt dans le monde états-unien du ‘planning’), d’autres travaux plus présents en France proposent une lecture plus idiographique (càd qui portent sur les spécificités de cas de projets ou de plans, considérés comme uniques). Enfin, depuis les travaux fondateurs d’Andreas Faludi (1973) il existe aussi des travaux à portée plus théorique et conceptuelle, mais ces derniers privilégient plutôt les modèles théoriques par simplification (ou pattern) que de réelles confrontations empiriques aux « vrais » plans d’urbanisme. Ainsi, l’ensemble de ces trois types de travaux « en » ou « sur » la planification urbaine ne permettent actuellement que rarement de monter en généralité et de stabiliser des savoirs théoriques.
La planonomie, terme que nous proposons pour les recherches en émergence qui sont développées dans cette HDR, vise à compléter les approches existantes afin de faciliter une stabilisation des savoirs, et d’affirmer une dimension réflexive, hypothético-déductive, et non-normative au sein du champ de recherche. Ces approches ouvrent, selon nous, des perspectives importantes, tant théoriques que méthodologiques qui sont développées en fin de document.