Résumé de thèse
"Si le paysage s'est inséré dans l'action politique à toutes les échelles, les effets de cette action devraient se faire sentir sur les paysages eux-mêmes. Il faut y voir de plus près." Cet objectif du programme de recherche "politiques publiques et paysages", lancé en 1998 par le Ministère de l'Aménagement, du Territoire et de l'Environnement, invite la communauté scientifique à investir le champ croisé de l'évaluation des paysages et des politiques publiques. Cette recherche doctorale apporte une nouvelle contribution à ce sujet, en reprenant les avancées acquises et les questions demeurées en suspens, et propose une mise œuvre de l'évaluation par la production d'indicateurs du paysage, normés et comparables.
La démarche suivie passe par la mise en place de mesures du paysage dans sa dimension visible, pour livrer aux acteurs publics de deux terrains d'étude francs-comtois une base de connaissance objectivée sur leur paysage. Ces mesures sont obtenues par des méthodes de modélisation de la visibilité, telles qu'elles sont proposées par les SIG ou développées de façon plus originale en mobilisant des ressources en information géographique anciennes et actuelles, avec leurs problèmes particuliers de mise en œuvre. Une série d'indicateurs est proposée, s'attachant à caractériser le paysage dans son ampleur et sa longueur, à identifier les espaces soumis à la vue et à synthétiser les contenus des scènes paysagères. A partir de ces trois entrées, le fonctionnement du paysage est analysé selon un niveau de détail croissant, permettant d'aborder sa sensibilité visuelle, ses ambiances ou encore, dans un contexte diachronique, ses dynamiques d'élargissement et de rétrécissement.
L'ensemble de cette base de connaissance permet, d'une part, de mettre en lumière des enjeux paysagers en vue d'une future action publique et autorise, d'autre part, une mise en regard du paysage et des enjeux soulevés par les politiques publiques, afin de contribuer à leur évaluation mutuelle.
Le caractère appliqué de la recherche conduit à un retour critique sur la méthode employée et les résultats produits, selon la double vision du chercheur et des acteurs publics.