La soutenance se tiendra le 28 juin 2021 à 14h à la Maison des Sciences de l'Homme et de l'Environnement à Besançon.
Cette thèse a été réalisée sous la direction de Daniel Joly et Florian Tolle.
Composition du jury
Sylvain Bigot, Professeur des Universités, Institut des géosciences de l'environnement, Université de Grenoble Alpes, rapporteur
Denis Mercier, Professeur des universités, LGP, Paris 1, rapporteur
Jean-Charles Gallet, Norwegian Polar Institute (NPI), Tromso, Norway, examinateur
Madeleine Griselin, Directrice de recherche CNRS émérite, ThéMA, examinatrice
Résumé
La Terre connaît depuis le milieu du XIXe siècle un bouleversement climatique marqué par une hausse des températures (+ 0.85°C sur la période 1880-2012). L’Arctique est la région du monde qui se réchauffe le plus rapidement soit 2 à 3 fois plus vite que la moyenne du globe. Dans ce contexte, tous les composants de la cryosphère arctique connaissent une modification de leur dynamique. En raison de leurs liens directs avec l’atmosphère, les glaciers comptent parmi les meilleurs indicateurs de ces variations climatiques. À l’image des autres glaciers du globe, les glaciers du Spitsberg qui couvrent 60 % de la surface de l’île, sont dans une dynamique de retrait depuis la fin du Petit Âge Glaciaire. Ce retrait, évalué par des mesures de bilan de masse glaciaires s’est accéléré à partir des années 1980.
Dans le cadre de cette thèse, nous avons cherché à participer à l’amélioration de la justesse et de la fiabilité des projections passées et futures des écoulements d’un bassin glaciaire arctique en comprenant également leur origine. En nous appuyant sur les nombreuses données acquises depuis plus de dix ans sur le glacier observatoire Austre Lovén au Spitsberg (78 °N), nous avons dans un premier temps identifié les facteurs nivo-météorologiques influençant le bilan de masse annuel de ce glacier (2008-2017). Après avoir appliqué un protocole rigoureux de traitement des données acquises in situ, nous avons utilisé la modélisation statistique explicative pour mettre en exergue non pas le rôle d’un facteur systématiquement prépondérant mais plutôt l’influence d’une combinaison de facteurs nivo-météorologiques sur les dynamiques glaciaires. Bien que l’enneigement hivernal joue un rôle majeur, l’amplitude de son influence sur le bilan glaciaire est en partie conditionnée par les facteurs de températures et précipitations. Par ailleurs, au regard de la surface du bassin glaciaire occupée par les versants (34%), nous avons évalué leur contribution au bilan hydro-glaciologique mesuré à l’exutoire. Grâce à des relevés à très haute résolution par LiDAR terrestre, l’épaisseur du manteau neigeux a été mesurée sur un échantillon représentatif des versants (2013 et 2014). La modélisation statistique a ici aussi permis de mettre en exergue le rôle de la pente et de l’orientation dans la distribution du manteau neigeux dans ces versants. À partir de ce constat, nous avons pu évaluer la contribution en eau non négligeable des versants au bilan hydro-glaciologique annuel lors de la période de fonte.