Depuis une trentaine d’années en France se sont diffusées des politiques publiques visant à une réduction de la pratique automobile en ville, prenant de nombreuses formes (report modal, intermodalité, multimodalité...). Avec le recul, les résultats sont loin du succès espéré, même dans le cas d’agglomérations très volontaristes. Ceci conduit à un constat paradoxal : les politiques publiques, l’évolution des coûts des énergies, des représentations et des attitudes environnementales des individus vont dans le sens d’une volonté majoritaire de la réduction de la pratique automobile en ville. Pour autant, celle-ci peine à se concrétiser au quotidien. Une lecture de l’individu par les habitudes (temporelles, territoriales et représentationnelles) permet de mieux comprendre les résistances automobiles actuelles et d’imaginer de nouveaux types d’action publique.
Thomas Buhler est maître de conférences en aménagement de l'espace et urbanisme à l'université de Franche-Comté. Ses recherches portent principalement sur le rôle des habitudes dans les pratiques de déplacements urbains et dans l'usage domestique de l'énergie. Il s'intéresse également à la mise en forme et au "sens" des politiques publiques ayant pour objectif des changements de comportements dans ces deux domaines. Il a publié en 2015 l'ouvrage "Déplacements urbains: Sortir de l'orthodoxie" aux Presses Polytechniques Romandes.