ThéoQuant

Depuis 1993 jusqu'à 2011, la publication des actes de Théo Quant a été l'occasion pour les participants aux Rencontres de proposer des articles scientifiques. Cependant, au fil du temps, la priorité donnée aux articles de revues est devenue plus importante et l'intérêt des actes pour les participants a diminué. C'est pourquoi depuis 2013, les Rencontres de Théo Quant focalisent sur l'événement lui-même, sans publication des actes.

Neuvièmes Rencontres 2009


Marylise Cottet, Hervé Piégay, Anne Honegger
Résumé
Afin de pallier la dégradation des écosystèmes, les projets de restauration écologique se multiplient depuis les années 1990. Caractériser et anticiper la perception du public sont deux enjeux majeurs afin de parvenir à une gestion durable des écosystèmes qui soit partagée par les acteurs. Tel est le but de cette recherche, appliquée à un écosystème particulier, celui des bras morts bordant le Rhône et l’un de ses affluents, l’Ain dans sa basse vallée. La modélisation des préférences esthétiques d’une population expérimentale a été réalisée à partir de données recueillies dans le cadre d’une enquête par photo-questionnaire. Elle repose sur une régression multiple réalisée sur les coordonnées des axes factoriels d’une analyse des correspondances multiples. Le modèle produit est stable et permet d’expliquer 66% de la variabilité de la réponse esthétique des personnes interrogées. Six attributs visuels ont été identifiés en vue de prédire les préférences esthétiques relatives aux plans d’eau de bras morts : 1) la dominance de vert, 2) la dominance de gris ou de marron, 3) la présence de couleurs chaudes et vives, 4) la présence de végétation aquatique aux formes mal structurées, 5) la présence de sédiments, et 6) le caractère trouble de l’eau. Certaines possibilités d’amélioration du modèle sont discutées. Une étape de validation réalisée sur un échantillon de population représentative permettrait d’utiliser ce modèle expérimental dans un cadre opérationnel.


Elodie Briche, Gérard Beltrando, Claude Kergomard, Hervé Quénol
Résumé
Les températures journalières minimales et maximales issues des sorties du modèle numérique ARPEGE-Climat, utilisé pour la prévision du climat futur, sont comparées à une station (Reims-Courcy) du vignoble de Champagne sur une période dite de " contrôle " de 1950 à 2000. Les simulations futures de la température pour trois scénarios A1B, A2, B1 permettent de calculer, jusqu'en 2100, l'indice bioclimatique de Huglin. Des hausses de températures annoncées par les scénarios du modèle pourraient entraîner un changement de type de climat au sein du vignoble, perturbateur pour l'économie viticole.


Paul Salze, Dominique Badariotti, Arnaud Banos, Hélène Charreire, Jean-Michel Oppert, Romain Casey, Chantal Simon, Basile Chaix, Christiane Weber
Résumé
L'étude du rôle des déterminants environnementaux sur la santé est une thématique de recherche actuellement en plein essor en géographie et en épidémiologie. Il s'agit d'identifier les éléments de l'environnement qui permettent une alimentation variée et équilibrée et une activité physique régulière. Dans ce cadre, les possibilités offertes (services, espaces verts…) n'étant pas de même nature dans un environnement rural ou urbain, faire la distinction entre ces types d'espace est une étape essentielle. Sachant que les sources de données classiques sont insuffisantes, notre travail a pour objectif de développer une méthode de définition de cette différenciation spatiale fondamentale, à partir d'un enrichissement mutuel de données existantes. La méthode consiste dans un premier temps à réaliser une typologie de l'espace s'affranchissant des limites administratives et fondée sur des critères d'occupation du sol. Le croisement de cette typologie avec des données plus conventionnelles résulte en une typologie de communes intégrant des aspects démographiques, fonctionnels et physiques. Les résultats obtenus permettent une caractérisation plus fine des environnements, et pourront constituer une mesure directe d'exposition ou un élément d'ajustement de modèles en accord avec la problématique santé/environnement.


Antoine Lefebvre, Thomas Corpetti, Laurence Hubert Moy
Résumé
L'objectif de cette étude est de développer une méthode capable d'identifier et de caractériser des changements affectant de petites surfaces à partir données de télédétection à Très Haute Résolution Spatiale (THRS) acquises à différentes dates et provenant de différentes sources. Pour faire face à ces contraintes, l'originalité de la méthode repose sur la comparaison des propriétés de texture des objets observés, afin de ne pas utiliser exclusivement ou essentiellement l'information spectrale de l'image mais de se focaliser davantage sur l'information spatiale qu'elle contient. Dans un premier temps, la méthode proposée extrait les objets à partir d'une segmentation par croissance de région puis les différentes textures contenues dans les objets segmentés sont comparées. L'approche utilisée pour caractériser les textures s'appuie sur une analyse des coefficients issus d'une décomposition en ondelettes des images. Cette méthode a été appliquée dans un milieu périurbain, celui de l'agglomé-ration rennaise. Les espaces périurbains sont très hétérogènes et soumis à des changements brusques et irréguliers dans le temps et dans l'espace. Les changements d'occupation et d'utilisation des sols qui se sont produits entre 1978 et 2003 sont détectés à partir d'une paire d'images constituée d'une photographie aérienne noir et blanc et d'une image panchromatique de acquise par le capteur Quickbird. Les taux de classifications obtenus, qui varient de 78% à 85%, montrent l'importance que revêt la texture pour la classification des images à THRS. La méthode permet ainsi de détecter des changements de pratiques agricoles dans des parcelles sous pression urbaine.


Cyril Bonnefoy, Thierry Castel, Malika Madelin
Résumé
Le changement climatique actuel a des répercussions sur les cultures et en particulier sur la vigne, en termes de précocité des stades phénologiques mais aussi de rendement. Les modèles de circulation générale de l'atmosphère (MCGA) ne sont pas assez précis pour une étude d'impacts sur les vignobles. Il est nécessaire d'utiliser des modèles de circulation régionale de l'atmosphère (MCRA) pour descendre à des échelles opérationnelles pour ce type d'étude. Dans cet article, nous évaluons les capacités du modèle Weather Research and Forecasting à reproduire la variabilité climatique en Bourgogne durant des périodes clés pour la vigne. Le test est fait sur l'année 2003, année atypique mais qui pourrait être plus courante dans les prochaines décennies. Notre but est d'utiliser ce modèle afin de régionaliser l'indice agroclimatique des degrés-jours en date de maturité de 2003 et ainsi d'obtenir une première image simulée du possible zonage climatique viticole en Bourgogne dans les années à venir.


Sébastien Caillault, Aziz Ballouche, Daniel Delahaye
Résumé
Les feux de brousse en Afrique sub-saharienne sont le plus souvent considérés comme des aléas néfastes pour l'environnement. Pourtant il est maintenant avéré qu'ils participent, dans ces espaces tropicaux, à la structuration de la végétation des savanes. Loin d'être aléatoires, ces feux sont même intégrés dans le rythme de la vie sociale des populations. L'objet de ce travail est alors de mettre en évidence cette " gestion " des espaces de feu en étudiant leurs dynamiques spatiales et temporelles. Deux sites d'études au Burkina Faso ont été retenus pour la démonstration. Les résultats montrent que non seulement ces phénomènes ne sont pas ponctuels et aléatoires mais qu'ils s'organisent aussi de manière quasi déterministe. Cette dynamique des feux est alors interprétée comme le reflet de modes de gestion différenciés entre les zones rurales et les zones dédiées à la protection de la nature (aires protégées).


Adrien Mangiavillano
Résumé
La structuration de données statistiques selon une loi puissance est bien connue en géographie, particulièrement en géographie urbaine. Cette propriété émergente concerne des phénomènes dits "complexes ". Elle est étonnement peu explorée en géographie des risques. Dans cette perspective, nous abordons ici la thématique des incendies de forêt. Le développement méthodologique proposé s'inscrit ainsi dans une géographie théorique et quantitative des risques. Après un état de l'art, nous faisons évoluer les méthodes de mesure d'une structure en loi puissance de données historiques. Parce que le phénomène émerge, dépend et se confronte à des variables hétérogènes, non linéaires, nombreuses et différemment agrégées selon les espaces, une conséquence est envisagée : la prise en compte d'une courbure dans un graphique bi-logarithmique (fréquences-tailles), courbure trop longtemps perçue comme un artéfact. Elle est pourtant précieuse pour le géographe qui a vocation à différencier le plus finement possible les espaces. Evoquant un cas de covariance d'échelles (par comparaison à l'invariance d'échelle qui concerne une structure puissance rectiligne), la courbure mesurée renseigne en effet sur le bilan des rétroactions positives et négatives qui ont interagies en un lieu durant une période donnée. Aussi les nouveaux paramètres proposés sont-ils considérés comme des indicateurs géographiques qui expriment un risque " structurel " d'incendies de forêt.


Sophie Pujol, Hélène Houot, Marc Berthillier, Jérôme Defrance, Joseph Lardies, Séverine Bongain, Jean-Pierre Levain, Cyril Masselot, Rémy Petit, Frédéric Mauny
Résumé
La plupart des recherches épidémiologiques étudiant le bruit en milieu urbain s'appuient sur des modèles n'intégrant que les sources sonores liées aux transports ou aux industries. Or, des sources additionnelles sont susceptibles d'influencer le niveau sonore. L'objectif de ce travail est d'identifier, parmi les sources sonores environnementales urbaines, celles susceptibles d'améliorer les modèles de prévisions et d'estimer leur contribution respective. Une campagne de mesures acoustiques a été réalisée en façade de 44 logements situés à Besançon (France). Les valeurs mesurées ont été confrontées aux valeurs modélisées à partir de différentes cartes de bruit dans lesquelles les sources sonores ont été introduites progressivement. Quatre sources additionnelles ont été retenues et implémentées dans le modèle de prédiction : les voies piétonnes, les fontaines à vasques, les cours d'écoles et les arrêts de bus. La contribution temporelle (périodes nycthémérales) et spatiale (distributions géographiques des nouvelles sources et des logements équipés) de chaque source a été analysée. De nombreuses sources sonores urbaines associent puissance acoustique limitée et impact local. Certaines peuvent apporter une contribution non négligeable à la qualité de l'estimation de l'exposition sonore en milieu urbain. Leur prise en compte devrait permettre d'améliorer l'approche épidémiologique de la relation entre pollution sonore et santé.


Matthieu Delage, Florent Le Néchet, Thomas Louail, Hélène Mathian, Sébastien Rey Coyrehourcq
Résumé
Cet article présente un modèle permettant de se familiariser à la notion d'accessibilité en milieu urbain. Cette simulation interactive, AccesSim, a été réalisée sur une plateforme de simulation multi-agents, Netlogo. Après avoir discuté de l'intérêt pédagogique et scientifique d'une approche par la simulation, nous présentons le fonctionnement de ce modèle, ainsi qu'un retour d'expérience basé sur la participation au festival de Saint-Dié des Vosges (2008) et à la Fête de la Science (2008).


Maxime Marie, Daniel Delahaye
Résumé
Dans les régions laitières et bocagères d'Europe de l'ouest, fortement marquées par la présence de l'agriculture, l'organisation spatiale des activités agricoles apparaît comme centrale dans la structuration des paysages ruraux. L'analyse des facteurs de localisation des usages agricoles dans l'espace constitue une étape essentielle pour la compréhension des logiques de structuration des paysages. Cette contribution s'appuie sur la comparaison de ces facteurs de localisation dans cinq zones d'étude situées en domaine laitier et bocager (trois en Normandie, une en Galice et une dans le sud de l'Angleterre). Les résultats de cette recherche montrent que l'organisation des paysages agricoles de ces différentes zones est partout régie par les mêmes grandes logiques et que les exploitations agricoles apparaissent toujours comme un " niveau-clé " pour l'analyse de la structuration des paysages.


Eric Mermet
Résumé
Un réseau de transport est un système permettant de relier des lieux sur un territoire. Ces lieux sont mis en relation par des chemins dont la modalité est variable : plus court chemins, chemins de contournement, etc. Or, dans le contexte de l'analyse de la structure des réseaux, il est nécessaire d'appréhender tous les chemins possibles et leurs différentes modalités, en cartographiant des indicateurs relationnels. La problématique d'une telle approche repose à la fois sur une grande masse de données à stocker et analyser, et sur la mise en évidence et l'extraction d'informations. Dans ce cadre, cet article propose un modèle pour l'analyse et l'exploration des propriétés structurelles d'un réseau de transport. Ce modèle est basé sur quatre leviers : un espace de calcul contenant toutes les Origines-Destinations, une mesure quantifiant une propriété par une formule mathématique, une vue permettant la variation du niveau de détails par agrégation de zones et enfin une légende permettant d'apprécier les résultats en opérant des variations de couleur, du nombre de classe et du type de découpage de valeurs.


Fanny Léostic
Résumé
L'objet de cet article est d'analyser les mobilités liées aux opérations de démolition-reconstruction et de réhabilitation réalisées dans le cadre de la rénovation urbaine, dans deux quartiers stéphanois, l'un de centre ancien dégradé et paupérisé, et l'autre de grands ensembles de logements sociaux, situé en périphérie de la ville-centre. À l'aide d'un fichier statistique de suivi des relogements, renseigné par les organismes gestionnaires de logement social et par la municipalité, il s'agit d'analyser les caractéristiques des ménages relogés et leurs trajectoires résidentielles liées aux opérations de rénovation urbaine. On s'interroge ainsi sur l'impact potentiel des relogements sur l'évolution des quartiers concernés, et sur la transformation de la ville dans son ensemble.


Janique Valy
Résumé
La région Bretagne a subi plusieurs inondations qualifiées d'historiques notamment depuis 1995. Cette succession d'événements hydroclimatiques exceptionnels a déclenché une réflexion sur le risque inondation et les raisons de l'accroissement de la vulnérabilité urbaine régionale. Les diverses crues débordantes ont montré la vulnérabilité de certains espaces urbains, remettant en cause les logiques d'aménagement du territoire, notamment à proximité des agglomérations à forte croissance. Les extensions urbaines, étudiées à l'échelle infra-communale, s'organisent à partir d'un état initial plus ou moins vulnérable. Cette présentation met l'accent sur les méthodologies mises en œuvre dans l'analyse des logiques d'implantation urbaine depuis 1950, couplée avec le contexte hydrologique. Cette approche croisée est élaborée à l'échelle d'un projet urbain et étudie son implantation par rapport au risque inondation.


Johnny Douvinet, Daniel Delahaye, Patrice Langlois
Résumé
Le risque lié aux " crues rapides " printanières et estivales constitue une préoccupation grandissante dans les régions du nord de la France (bassin parisien). Cependant, peu d'études ont été menées sur ce type de phénomènes et les analyses hydrologiques se sont essentiellement focalisées sur les inondations par débordement ou par remontée de nappes. Dans le cadre de cette recherche, nous proposons alors d'offrir aux gestionnaires du risque des cartographies préventives sur l'aléa " crues rapides ", et ce à deux niveaux d'observation. Une première spatialisation des zones à risque à une échelle régionale a été réalisée en confrontant la localisation des bassins versants sensibles à l'aléa aux foyers de population. Cette approche exploratoire permet de voir que le risque est élevé dans certaines vallées du fait de la forte pression foncière. En croisant l'efficacité structurelle interne des bassins versants, mesurée par l'automate cellulaire RuiCells, à la distribution spatiale des zones bâties aux échelles fines, il est possible d'affiner le diagnostic régional en passant à une échelle " intra-bassin ". Les cartes proposées sur quelques bassins versants paraissent conformes à notre connaissance du terrain et aux dires des experts locaux. Ces essais cartographiques donnent des résultats encourageants qui pourraient, à court terme, améliorer la prise en compte de ce risque encore mal connu et sous-estimé dans ces régions.


Jean-Philippe Antoni, Yann Fléty, Gilles Vuidel, Marie-Hélène de Sède-Marceau
Résumé
Le constat d'un changement climatique planétaire est à l'origine d'un objectif très concret de réduction des émissions de gaz à effets de serre, lui-même nécessairement corrélé à une réduction de la consommation énergétique globale. À l'échelle locale, cette perspective se traduit par des objectifs concrets en matière de maîtrise et d'amélioration de l'efficacité énergétique, et peut passer par la définition d'indicateurs qui guideront l'action des décideurs. Dans ce contexte, la recherche présentée ici vise à définir un indicateur énergétique utile aux aménageurs : il s'agit de mesurer comment " se situent énergétiquement " les différents espaces que regroupent une même aire urbaine du point de vue des mobilités quotidiennes de ses habitants, dont le comportement est appréhendé de manière normative. Nous proposons ainsi de calculer des " étiquettes énergétiques zonales ". Nous avançons alors des éléments de méthodologie pour une évaluation globale de l'impact sur l'environnement local des mobilités quotidiennes, ne tenant compte de la composante habitat, que par l'intégration des densités de ménages. Cette méthode est appliquée à la Communauté d'Agglomération du Grand Besançon (CAGB). En conclusion, certains leviers d'action sont identifiés, mais les " étiquettes énergétiques territoriales " restent un outil à manier avec précaution. Il autorise toutefois une première qualification énergétique des territoires.


Kawtar Najib, Anne Griffond-Boitier
Résumé
Cet article propose une analyse des configurations socio-spatiales des différents quartiers de Besançon sur la période intercensitaire de 1990-1999. Cette étude s’appuie sur une analyse statistique exploratoire multi-dates qui tente de rendre lisibles les structures pérennes ou non du système urbain. Pour cela, les données recueillies dans les recensements de 1990 et 1999 permettent de disposer d’une vingtaine d’indicateurs caractérisant les IRIS de Besançon. Par le biais de l’analyse factorielle, nous pouvons observer les trajectoires des IRIS entre ces deux dates selon les indicateurs retenus. Ce travail fait ressortir l’organisation socio-spatiale de Besançon et montre une distinction entre des quartiers privilégiés qui s’enferment dans leur confort, des quartiers plus précaires isolés et un axe central en recomposition. D’une manière générale, l’étude des trajectoires contribue à montrer les diverses tendances d’évolution des quartiers, et notamment des phénomènes de gentrification, de paupérisation ou d’amélioration de la mixité sociale.


Florencia Chimard, Jean Vaillant, Jean-Heinrich Daugrois
Résumé
Les processus ponctuels temporel, spatial et spatio-temporel sont utilisés depuis un certain nombre d'années dans des domaines telles que la biologie, l'épidémiologie, la sismologie, la neurologie afin de modéliser des séries d'occurrences d'événements. Notre étude concerne l'apport des modèles de mélange de processus ponctuels dans de telles modélisations. Elle fait également apparaître l'utilité de l'approche bayésienne pour apprécier la variabilité associée à certains facteurs environnementaux. Le lien avec les lois a priori stick-breaking telles que le processus de Dirichlet est présenté. Une illustration est fournie avec l'étude de la propagation de la maladie de la feuille jaune de la canne à sucre. La répartition spatio-temporelle des cannes à sucre infectées par le Sugar Cane Yellow Leaf Virus (SCYLV) est étudiée dans une parcelle, saine lors de la plantation, située en Guadeloupe. Notre objectif principal est de caractériser puis de modéliser la dissémination du SCYLV au sein de cette parcelle.


Laure Charleux, Sonia Chardonnel
Résumé
Dans une démarche d’étude des mobilités quotidiennes à partir d’une enquête massive, le besoin d’un outil de visualisation dynamique des trajectoires individuelles est apparu. Cet article expose comment nous avons construit un outil générant des animations SVG à partir des chaînes de déplacements des individus. Nous proposons ensuite une exploitation de cet outil pour guider la création de descripteurs des trajectoires individuelles de mobilité et montrons que la démarche est pertinente d’un point de vue géographique. Nous concluons sur les perspectives de travail exploratoire ouvertes par cet outil, en vue de la compréhension des caractéristiques fines des pratiques socio-territoriales liées aux mobilités individuelles.


Florent Le Néchet
Résumé
Cet article propose un indicateur permettant de quantifier l’éloignement d’une région urbaine au modèle monocentrique de Bussière. Dans le cas d’une configuration non-monocentrique extrême (distribution de population uniforme par exemple), on parlera d’« acentrisme ». L’indicateur d’acentrisme proposé est confronté à plusieurs indicateurs classiques de structure urbaine (indice de Hoover, indice de Moran, pente de la loi rang-taille), tant pour des configurations théoriques qu’empiriques – vingt-cinq villes européennes sont étudiées. On conclut à la nécessité d’une approche multi-dimensionnelle de la structure urbaine, cadre dans lequel quantifier l’éloignement au modèle monocentrique peut être utile.


Eric Bernard, Florian Tolle, Madeleine Griselin, Dominique Laffly, Christelle Marlin
Résumé
La quantification des hauteurs de neige et des températures à la surface d’un glacier est le plus souvent effectuée à partir de données acquises ponctuellement, en un nombre de points variable selon les programmes. Les valeurs obtenues permettent une généralisation spatiale de l’information. Cette étape permet d’une part d’obtenir des valeurs globales qui seront mises en relation avec les calculs de débits des émissaires du glacier, et d’autre part de comprendre les variations spatiales des phénomènes étudiés. Dans le cadre d’un programme d’hydro-glaciologie développé en Arctique, plusieurs méthodes de spatialisation ont été confrontées afin d’évaluer leur qualité et leur reproductibilité. Le présent article fait état de la confrontation de six méthodes de discrétisation spatiale et d’interpolation à partir de données issues de carottages de neige et de quatre journées d’observation des températures de l’air à la surface du glacier Loven Est.


Laurent Beauguitte
Résumé
L’Organisation des Nations Unies existe comme objet d’études scientifiques depuis sa création. Pourtant, les géographes, tant francophones qu’anglophones, n’ont pas su comment l’étudier. Une réflexion de nature historique et épistémologique s’impose pour tenter d’expliquer cet impensé géographique. Une hypothèse explorée ici concerne le caractère difficilement cartographiable de l’objet ONU.