ThéoQuant

Depuis 1993 jusqu'à 2011, la publication des actes de Théo Quant a été l'occasion pour les participants aux Rencontres de proposer des articles scientifiques. Cependant, au fil du temps, la priorité donnée aux articles de revues est devenue plus importante et l'intérêt des actes pour les participants a diminué. C'est pourquoi depuis 2013, les Rencontres de Théo Quant focalisent sur l'événement lui-même, sans publication des actes.

Dixièmes Rencontres 2011


Julien Cretat, Benjamin Pohl, Y Richard
Résumé
Les modèles climatiques régionaux sont des outils de désagrégation des champs géophysiques, résolvant les équations de la thermodynamique atmosphérique dans le but de simuler à des échelles fines des champs surfaciques tels que la pluviométrie. Prenant à la fois en compte les échelles larges imposées aux bornes du domaine et les échelles plus fines à l’intérieur du domaine (topographie, occupation du sol, types de sol, ...), ces outils sont particulièrement pertinents pour séparer le signal forcé du bruit stochastique inhérent au système climatique. Une méthodologie est ici proposée pour distinguer les différentes échelles spatio-temporelles de la variabilité climatique. Elle consiste à réaliser plusieurs simulations initialisées avec des conditions atmosphériques différentes, et à quantifier le degré d’information commune d’une simulation à une autre. Une information reproductible (accord entre les simulations) est interprétée comme un signal forcé par les échelles larges. Une information peu reproductible (désaccord entre les simulations) est au contraire interprétée comme du bruit résultant de la nature chaotique de la dynamique atmosphérique aux échelles fines. L’utilité et les performances de cette méthodologie sont illustrées au travers d’exemples sur la pluviométrie d’été en Afrique australe. Climatic


Marion Le Texier
Résumé
En tant qu’objet d’échanges, la monnaie peut, sous certaines conditions, être considérée comme un marqueur des mobilités individuelles. L’introduction de l’euro constitue ainsi un cas d’étude exemplaire des relations établies entre individus résidant dans des Etats différents. Nous montrons qu’une analyse conjointe de l’origine et de la valeur des pièces présentes sur un territoire à un instant donné permet de révéler des processus géographiques complexes et notamment une redéfinition de la frontière en un ourlet, mais aussi en point (spatial et temporel).


Ariane Sakhy, Malika Madelin et Gérard Beltrando
Résumé
Les impacts de la vague de chaleur d’août 2003 ont été conséquents sur la surmortalité à Paris d’autant plus que cette vague de chaleur a été intensifiée par le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU). Dans cette étude, la surveillance de l’ICU est faite par télédétection. Afin d’identifier l’îlot de chaleur urbain de surface (Surface Urban Heat Island, SUHI), les températures de surface ont été estimées à partir d’images satellites MODIS et Landsat à deux échelles d’étude (respectivement 30 et 1000 mètres). Un indice de végétation normalisé (NDVI) a été déterminé à partir d’une image MODIS et de la même image Landsat. L’emprise au sol des bâtiments et la part de ciel visible sont également calculés afin de montrer leur relation avec les températures de surface. L’intérêt de ce travail porte sur la comparaison des échelles d’étude de l’ICU dans les relations qui existent avec la présence de végétation et la morphométrie de la ville.


Sylvain Cuyala
Résumé
Un mouvement scientifique étiqueté « Géographie Théorique et Quantitative » a émergé et s’est diffusé à partir des années 1970 en Europe francophone. Nous proposons ici une analyse du réseau des chercheurs de ce mouvement pour mettre en lumière sa dynamique spatiale de diffusion. Elle se base sur l’étude du réseau des co-auteurs qui ont publié dans L’Espace Géographique des articles concernant la Géographie Théorique et Quantitative, ce qui permet de dévoiler différentes logiques spatiales : effet de site, filiation directeur de thèse/doctorant ou encore interface frontalière.


Emeline Comby, Yves-François Le Lay et Hervé Piégay
Résumé
La crue se présente comme une perturbation récurrente pour les riverains des cours d’eau. Cette menace est d’autant plus médiatisée quand la crue donne lieu à une inondation, à l’origine de dommages. La presse, malgré des biais et des travers, se prête à l’étude des aléas, de la vulnérabilité, des risques et des événements parfois catastrophiques. L’objectif de la présente contribution est ainsi d’explorer les potentialités et les contraintes de cette ressource textuelle pour mettre en lumière trois aspects de la variabilité des attitudes à l’égard des questions environnementales, dans l’espace, dans le temps et selon des groupes d’acteurs. Les discours médiatiques sont exploités au moyen de techniques issues de l’analyse de contenu et de l’analyse de données textuelles. Le corpus est structuré de manière à produire une cartographie des lieux médiatisés et à mener une approche diachronique des items. La médiatisation de la montée des eaux, des dommages associés et de la gestion de crise expose les attitudes des populations envers une rivière multifonctionnelle, donnant lieu à des solidarités mais aussi à des conflits, dans une perspective spatio-temporelle. L’essor des bases de données consultables en ligne, gratuites ou payantes, tend à faciliter l’accès à ces ressources. La consultation de l’article sous format papier se justifie néanmoins encore largement.


Laurent Beauguitte, Clarisse Didelon
Résumé
Les relations diplomatiques entre Etats constituent un indicateur précieux des interactions au sein du système-monde. S’appuyant sur une base de données inédite et exhaustive, cet article souligne la hiérarchie mondiale relative à l’émission et à la réception d’ambassades. Le rôle de la distance dans le choix des émissions diplomatiques est mis en évidence à l’aide d’un modèle logit.


Cyprien Richer, Gilles Vuidel
Résumé
L’aménagement de pôles d’échanges vise à faciliter les pratiques intermodales et à limiter les contraintes liées à la rupture de charge. Plusieurs leviers doivent être activés pour valoriser l’intermodalité : l’information multimodale, la tarification intégrée, l’aménagement fonctionnel et l’insertion urbaine sont autant d’éléments indispensables au bon fonctionnement des pôles d’échanges. Sans minimiser l’importance de ces différents aspects, cet article porte plus spécifiquement sur un autre levier tout aussi décisif pour la pratique intermodale : l’ajustement des offres de services horaires des différents opérateurs de transport public. Nous développons un indicateur élaboré par Beaucire (2004), l’intensité nodale, pour mesurer la qualité des correspondances et identifier les points de blocage et les marges de manoeuvre pour améliorer la combinaison des offres de transports. La mise à disposition d’un outil opératoire alimentant une organisation des réseaux par noeud et non seulement par ligne contribue à une meilleure prise en compte de la « dimension station » face à la « dimension circulation » (Dupuy, 1992). Les résultats de ce travail démontrent que tous les modes présents dans un pôle d’échanges ne sont pas effectivement connectés, c’est à dire que les conditions minimales d’intermodalité ne sont pas toujours remplies.