ThéoQuant

Depuis 1993 jusqu'à 2011, la publication des actes de Théo Quant a été l'occasion pour les participants aux Rencontres de proposer des articles scientifiques. Cependant, au fil du temps, la priorité donnée aux articles de revues est devenue plus importante et l'intérêt des actes pour les participants a diminué. C'est pourquoi depuis 2013, les Rencontres de Théo Quant focalisent sur l'événement lui-même, sans publication des actes.

Septièmes Rencontres 2005


Objets géographiques et simulation agent, entre thématique et méthodologie
Lena Sanders


Vers une simulation multi-agent de groupes d'individus pour modéliser les mobilités résidentielles intra-urbaines
Javier Gil Quijano, Marie Piron, Alexis Drogoul


Mécanismes rétroactifs de ségrégation, entre une société urbaine et son espace - Un modèle basé agents
André Ourednik


Évaluer les choix d’itinéraires pédestres en milieu urbain
Arnaud Piombini, Jean-Christophe Foltête


Cartographie multi-résolution dans un contexte mobile
Jean-Michel Follin, Alain Bouju


César Ducruet
Résumé
À partir de l’analyse d’une abondante littérature, cette recherche propose de mettre en valeur les mutations complexes que connaissent les villes portuaires ou « villes-ports » au niveau mondial. Dans un contexte de recomposition permanente du transport maritime conteneurisé et des dessertes continentales, la mobilité accrue des flux semble toujours plus entrer en contradiction avec les dynamiques urbaines à plusieurs niveaux géographiques simultanés. La constitution d’une base de données mondiale sur plus de trois cents nœuds nous permet d’analyser le changement produit sur la période récente (1990-2000). Le modèle spatio-fonctionnel d’incompatibilité croissante entre fonctions urbaines et portuaires est ainsi relativisé grâce aux résultats de l’analyse factorielle des variations temporelles, aboutissant à une forte différentiation régionale des trajectoires ville-port.


Khaled Ibrahim, Marie-Hélène De Sède-Marceau
Résumé
Le défi majeur qui se pose aujourd’hui à tout acteur du système énergétique est de rendre compte des rapports, à la fois contradictoires et simultanés, entre mondialisation et décentralisation, d’une part, et entre développement socio¬économique et développement durable, d’autre part. Ce défis doit être abordé par une approche globale, seule capable d’appréhender toute la complexité du problème, induite par les interactions des facteurs socio-économiques, politiques, technologiques et environnementaux. Cette approche doit être menée en replaçant le système énergétique dans un cadre territorial permettant de saisir les logiques et les implications spatiales des différentes composantes du système. Dans ce sens, une modélisation systémique d’un système énergétique territorial est proposée. Il en découle deux niveaux de représentation et d’analyse : d’abord, un schéma d’organisation et d’évolution représentant le système énergétique comme un ensemble d’éléments en interaction (contenu) dans un référentiel spatio-temporel (contenant) ; ensuite, une grille d’analyse du système énergétique qui combine deux approches, approche territoriale locorégionale (du niveau local au niveau régional) et analyse dynamique. À partir de cette grille, un cadre méthodologique est proposé pour l’élaboration d’un système d’information et de simulation dynamique des systèmes énergétiques territoriaux à l’échelle locorégionale, dont nous avons tracé les contours en termes d’architecture et de méthodes de formalisation.


Marie Piron
Résumé
L’objectif de ce travail est d'analyser les changements structuraux de la composition sociale de Bogotá entre 1973 et 1993 et d’étudier la manière dont ces changements s’organisent spatialement. Pour cela, nous proposons de recourir aux outils d'analyse exploratoire multidimensionnelle et nous procédons à une analyse comparative de hiérarchies de partitions aux différentes dates. Ceci offre plusieurs avantages. D’une part, parce que ces outils sont robustes et adaptés pour faire ressortir les formes sociales de la ville, un changement dans les structures, même minime entre deux dates, apparaît alors significatif et a du sens. D’autre part, il est possible d'observer progressivement les changements de la composition sociale de Bogotá ; comparer les typologies relatives aux deux années en jouant sur leurs différents niveaux de granularité permet de dégager la manière dont les formes sociales se modifient, persistent, disparaissent ou encore émergent sur la période d'étude. La méthode est qualitative et montre comment l’analyse du changement de la structure sociale dépend du niveau d’observation.


Françoise Lucchini
Résumé
Cette recherche propose un éclairage sur les formes culturelles collectives perceptibles dans la société contemporaine : « une culture au pluriel » ouvrant sur des pratiques possibles pour les individus. La démarche constructiviste suivie conduit à une évaluation de l’offre culturelle proposée aux citadins. Cette offre se compose de différents services et équipements, culturels et artistiques, présents dans les villes, ainsi que d’enseignements spécialisés, à la fois dans un registre académique et dans un registre plus populaire. Les configurations géographiques de ce dispositif culturel, les stratégies politiques divergentes ou ressemblantes, les pôles culturels sont ainsi observés en France, au Royaume-Uni et au Québec, i.e. dans des contextes politiques nationaux différents pour éprouver la robustesse du « système culturel global » qui se dessine en filigrane. Une investigation multiscalaire est proposée. On présente in fine une mesure simple et transposable de l’offre culturelle à l’intérieur des quartiers urbains. Ce potentiel culturel est calculé sur la base d’un carroyage urbain. La carte du « potentiel culturel » obtenue révèle l’existence de différents pôles culturels, ou « centres de gravité » de ce phénomène spatial, i.e. de la distribution de l’offre culturelle dans la ville en quantité et en variété.


Bruno Barroca, Nathalie Pottier, Emilie Lefort
Résumé
Cet article présente la construction d’un outil d’évaluation de la vulnérabilité liée au débordement d’un affluent de la Seine à l’amont de Paris et une application à la partie urbanisée du bassin versant. Les réflexions formulées sont issues d’une approche exploratoire réalisée à partir d’un important travail bibliographique précédant les études de terrain et les interviews des principaux acteurs locaux. L'outil d'évaluation élaboré permet d'analyser et d'évaluer la vulnérabilité locale aux inondations urbaines selon plusieurs facteurs. Il s’agit de la vulnérabilité liée à l’aléa (1), la vulnérabilité de la population (2), la vulnérabilité du bâti (3), la vulnérabilité liée aux usages (4) et la vulnérabilité liée à la gestion de crise (5). Chacun de ces cinq facteurs fait l'objet d'une grille d'analyse et d'évaluation qui permet d'élaborer des indicateurs de vulnérabilité à partir de listes détaillées de critères. Ces grilles, élaborées en concertation avec des praticiens, gestionnaires du risque, constituent un outil d'aide à la décision dans le cadre d’une gestion intégrée des zones urbaines soumises à inondation. L’accent est mis sur la partie méthodologique de l’outil et non sur les résultats propres au site étudié (site de l’Orge aval).


Nicolas Devaux
Résumé
La donnée cartographique grande échelle relative au peuplement, comme la localisation individuelle des habitations, est primordiale pour un grand nombre d’aménagements du territoire. Cependant, sa disponibilité est quasi nulle dans les zones rurales des pays en développement, où les données cartographiques existantes datent de plus de cinquante ans et dépassent rarement le 50000e. L’électrification rurale décentralisée (ERD) menée par l’ADEME et EDF dans des pays en développement, est un exemple de projet de développement local qui nécessite la localisation précise des habitations pour réaliser des choix techniques. L’arrivée des données satellitaires haute résolution spatiale (HRS) et très haute résolution spatiale (THRS) peut fournir des alternatives à la situation actuelle en produisant des données cartographiques récentes à des échelles en adéquation avec les besoins. Mais, l’automatisation des traitements impose l’adoption de nouvelles méthodes afin de dépasser les limites des approches purement radiométriques. L’approche spatiale, en valorisant la prise en compte de l’organisation spatiale des zones abordées par des traitements automatiques de classification, permet d’obtenir des résultats prometteurs. Cet article propose un développement de l’approche méthodologique, et sa mise en application pour la délimitation de villages dans la région de l’Extrême-Nord Cameroun.


Jean Duchesne, Vincent Bouvier, Céline Dreyer
Résumé
La recherche ici menée s’attache à étudier la relation entre la quantification de paramètres géométriques via la mesure de l’angle solide (facile à relier aux notions d’écran et trouée visuels) et la lecture du paysage. Cette démarche prendrait en compte les trois dimensions de l’espace. La notion d’angle solide peut être proposée comme un outil d’analyse des formes paysagères. L’angle solide correspond à la mesure de la projection sur une sphère de la forme d’un objet depuis un point d’observation. L’article propose dans un premier temps de préciser le contexte dans lequel un tel outil peut être utilisé et d’expliciter la notion d’angle solide. Dans un deuxième temps, il présente les modalités de calcul en rapport avec quelques principes de trigonométrie sphérique selon deux méthodes de mesure : une avec un théodolite in situ et une à partir de photographies en deux dimensions du paysage. Dans un troisième temps, une discussion envisage l’intérêt et les perspectives d’une telle approche.


Sébastien Nageleisen
Résumé
Il existe de multiples acceptions du terme et du concept de paysage et corrélativement de multiples méthodes pour l’étudier. Chez les géographes, l’usage est d’appréhender le paysage dans sa globalité. Chaque point de l’espace étant traité de la même manière, en tant que paysage potentiellement visible. Cette conception les éloigne des pratiques habituelles des usagers de l’espace. En effet, ceux-ci découvrent et appréhendent le paysage à travers des itinéraires et des modes de déplacements variés qui définissent une succession d’images selon les panoramas et les points de vue délivrés. Partant de ce constat, il est intéressant de réintroduire, dans l’approche géographique, les termes de découverte de paysage tels qu’ils résultent de la pratique ordinaire des usagers. Ce travail de formalisation ne prenant pas en compte les phénomènes de perception mais uniquement le potentiel de visibilité, peut se construire, sur des bases raisonnées et expérimentales, grâce aux ressources offertes par les données informatiques. Cet article ne correspond qu’à une petite partie d’un travail nettement plus conséquent où cohabitent essentiellement deux méthodologies : l’analyse de visibilité sur SIG et celle par banques d’images. L’article n'aborde que la première d'entre elles, appliquée à l'analyse du potentiel de visibilité des routes franc¬comtoises.


Madeleine Griselin, Sébastien Nageleisen, Serge Ormaux, Kim Holmén, Dominique Laffly
Résumé
La photographie oblique prise depuis la surface de la terre peut devenir un outil complémentaire à l’imagerie projectionnelle (photographie aérienne et image satellite) utilisée habituellement en télédétection. Pour un coût de mise en œuvre assez faible, elle autorise un suivi environnemental à des échelles spatiales et temporelles particulièrement fines, et ce malgré une faible définition de l’image. En Arctique, les données météorologiques standard rendent mal compte de la dynamique de la neige et de la glace de mer. Or, ce sont là deux composantes fondamentales de l’environnement polaire qu’il est possible d’appréhender à partir de leur dimension paysagère. Depuis mai 2000, une webcam est installée sur le Zeppelin Fjellet (78°53’N, 11°53’E, 474 m d’altitude). Depuis plus de quatre ans, elle fournit 24 images par jour, offrant une vue panoramique sur la baie du Roi et la station de Ny Ålesund. Les 36 000 clichés de cette collection représentent un gisement d’information considérable — et disponible gratuitement sur Internet – sur une région particulièrement réactive au changement global. Si les images orthorectifiées autorisent la réalisation de bilans surfaciques, les images brutes offrent une grande richesse d’information en ce qui concerne les premiers plans (sandur et fjord). La banque d’images permet d’établir des types de couverture de la neige et de la glace de mer. Ces types s’enchaînent dans le temps selon des séquences présentant une grande variabilité interannuelle qu’il est possible de mettre en relation avec les données météorologiques (température de l’air, précipitation, vitesse et direction du vent). À terme, nous envisageons d’utiliser un réseau d’appareils photographiques numériques reliés à des intervallomètres qui fourniront de manière automatique des données nombreuses et dédiées à l’analyse de phénomènes spécifiques. Grâce à une dizaine de stations photographiques installées sur un petit bassin englacé (Loven Est), on pourra tirer de l’image oblique, des informations quantitatives à propos du manteau neigeux et donc en déduire la lame d’eau correspondant à la fonte sur les 10 km2 de bassin.


Benoît Glisse
Résumé
Les interactions jouent un rôle déterminant dans la dynamique des systèmes multi-agents. Il est nécessaire pour le modélisateur de créer des mécanismes d’interactions qui traduisent ses connaissances et ses hypothèses, afin de construire son modèle. Or les options mises à sa disposition sont pour ainsi dire infinies, d’autant que la similarité entre le modèle interactionnel et l’observé est rarement un but en soi. En effet, cela provient soit d’un choix volontaire de modélisation, soit de l’impossibilité d’en obtenir une simulation. Le problème du choix d’une représentation adéquate pose une réelle difficulté d’utilisation des systèmes multi-agents. Cet article vise à mettre en exergue la richesse des modèles interactionnels des systèmes multi-agents et à les replacer dans la problématique plus générale du processus de modélisation. Dans cette perspective, le rôle organisationnel des modèles interactionnels sera d’abord discuté au travers des différentes solutions générales puis détaillé à l’aide de quelques exemples.


Géraldine Djament
Résumé
Cet article propose un transfert de la notion littéraire d’intertextualité en géographie. L’exemple du pèlerinage aux Sept Églises, emprunté à la Rome de la Contre-Réforme, montre qu’une référence à un autre espace peut structurer la pratique d’un espace : le déplacement autour de Rome se double d’un déplacement imaginaire autour de la Chrétienté et de Jérusalem. La notion d’interspatialité permet de théoriser une telle pratique. De même que l’intertextualité a révélé la dimension dialogique de chaque texte, l’interspatialité représente un nouveau type d’interaction spatiale, ressortissant du domaine des représentations de l’espace. À partir de cette présentation, la Rome moderne est présentée comme un laboratoire de l’interspatialité. Elle utilise de nombreuses citations spatiales, et constitue également un espace de référence pour d’autres villes : elle s’avère au centre d’un dispositif interspatial complexe. Enfin, cet article en appelle à une généralisation en esquissant une classification des interspatialités et en s’interrogeant sur les fonctions – en particulier de légitimation - d’une telle cospatialité.


Alexandre Moine
Résumé
Les territoires sont aujourd’hui sur le devant de la scène, pressés de fournir des solutions de développement socio¬économique, ou une image cohérente des lieux qu’ils englobent. On assiste à une forte utilisation du concept, tout est territoire ; et des concepts qui recouvrent d’autres réalités glissent imperceptiblement vers cette notion devenue très générale, qui représente tout et rien à la fois. Nous avons donc souhaité la revisiter sous un angle systémique, afin de produire une définition opérationnelle qui permette de re-situer le territoire vis-à-vis de l’espace géographique. Le territoire défini se trouve ainsi replacé au cœur de la complexité.


Michel Bussi, Eric Daudé
Résumé
La coopération territoriale est devenue un enjeu majeur dans les politiques d'aménagement/développement du territoire. L'aménagement du territoire se présente désormais moins comme un processus autoritaire et descendant que comme une incitation à des coopérations émergentes des territoires locaux, invités à se mettre en synergie au sein de périmètres pertinents : l'additionnalité entre collectivités des financements des équipements structurants, la multiplication de la contractualisation territoriale, le développement de l'intercommunalité à fiscalité propre en sont autant d'exemples. Il reste que le postulat d'une coopération spontanée entre territoires peut apparaître bien utopique, dans le sens où chaque décideur, y compris s'il est lui même altruiste, prendra néanmoins avant tout sa décision dans le sens de l'intérêt du territoire qu'il représente. La coopération territoriale ne semble réellement crédible que dans une stratégie " gagnant-gagnant ". La question ainsi posée " pourquoi les territoires coopèreraient-ils dans un contexte d'économie concurrentielle entre territoires ? " renvoie clairement aux travaux de Robert Axelrod (1984) sur les théories du comportement coopératif, et plus généralement sur les réflexions de la théorie des jeux autour du " dilemme du prisonnier ".


Christophe Mager
Résumé
Cette communication propose un cadre d'analyse pouvant contribuer à interpréter l'évolution de l'emploi en Suisse entre 1985 et 2001, sous l'hypothèse post-fordiste voulant que les régions économiquement les plus performantes soient désormais celles capables de mobiliser des ressources endogènes, non réductibles à une structure productive, appelées « effets régionaux » (culture locale, institutions formelles et informelles, capital relationnel, interconnexions…) (Amin, 2003 ; Fontan, 2003). Le modèle économétrique de R. Marimoni et F. Zilibotti (1998) sera utilisé pour repérer dans quels bassins d'emploi et pour quelles activités industrielles et tertiaires ces effets régionaux ont été les plus importants. Les analyses permettront : le repérage d’un ensemble de régions potentiellement génératrices de bonnes pratiques régionales à analyser plus en détail (systèmes productifs locaux, gouvernance, etc.) ; l'identification, par région d’analyse, des branches dans lesquelles ces bonnes pratiques pourraient être effectives. Nous conclurons, sur la base des résultats obtenus, en nous interrogeant, d'une part sur la pertinence, en Suisse, de l'hypothèse post-fordiste selon laquelle le modèle de développement capitaliste actuel recherche une spatialité propre traduisant ses rapports internes et favorisant les espaces métropolitains et, d'autre part, sur son caractère novateur par rapport aux approches traditionnelles de l'économie spatiale (Krugman, 1998).


Marie-Laure Houze, Thierry Castel, Yves Richard
Résumé
Une campagne de mesures de l’ozone troposphérique par tubes à diffusion passifs a été effectuée en août 2000 sur toute la région Bourgogne afin d’essayer de mieux comprendre la répartition spatiale des concentrations à l’échelle d’une région. Les résultats ont montré, comme attendu, des concentrations en ozone diurne et nocturne différentes. À cette variabilité jour/nuit serait associée une superposition de signaux d’échelles spatiales et temporelles différentes. En première approximation, nous avons considéré les concentrations d’ozone mesurées sur la région comme la somme de plusieurs signaux de fréquences différentes : un signal « basse fréquence » — ou de fond — dont on cherche à s’affranchir pour se consacrer au signal haute fréquence d’origine locale – i.e. résiduel. La corrélation spatiale de cette valeur résiduelle a ensuite été caractérisée par le calcul et la modélisation des semi-variogrammes expérimentaux. L'analyse et l'interprétation préliminaire de cette structuration ont enfin été conduites via un SIG, par croisement de différentes couches d'information des propriétés de la surface et des états de l’atmosphère sur l’ensemble de la colonne d’air. Les résultats montrent, pour certaines dates, la prépondérance des effets dispersifs sur la répartition des concentrations spatiales de l’ozone. Ces effets sont fortement modulés suivant les configurations (états de l’atmosphère et niveaux de concentrations) par les propriétés de surface (rugosité).


Eric Daudé, Emmanuel Eliot
Résumé
Peu de travaux envisagent la diffusion à travers l’étude des comportements de mobilité qui sont des facteurs épidémiogènes fondamentaux. En effet, les vecteurs que sont les êtres humains ont des comportements de mobilité différents qui peuvent avoir des effets différenciés sur la configuration des épidémies. Ici, plusieurs types de mobilité sont testés. Ils prennent non seulement en considération les formes de la circulation (linéaire, circulaire) mais aussi ses rythmes (avec ou sans arrêt). Afin d’explorer le comportement de ces hypothèses et leurs incidences sur la dynamique de propagation, différents modèles à base d’agents sont implémentés et soumis à la simulation.


Concepts et modélisations de la diffusion géographique
Patrice Langlois, Éric Daudé


Johan Vincent
Résumé
Pour certains auteurs, le bord de mer risque de n’être plus qu’une ligne de maisons et d’immeubles, à force de spéculation sur le rivage. Pourtant, ce débat sur l’urbanisation n’est pas nouveau, il naît même consécutivement à l’urbanisation du littoral, au cours du XIXe siècle en France. Investir sur le littoral à cette époque est une initiative périlleuse toutefois. Réfléchir sur les motivations d’implantation sur le bord de mer du Sud-Bretagne et de Vendée permet de comprendre quels sont les mécanismes qui ont créé le littoral tel que nous le connaissons aujourd’hui. Arrivée d’une nouvelle population motivée par une nouvelle mode, transformation et accessibilité au rivage qui ont rendu ce territoire viable, plusieurs étapes ont été nécessaires avant que ne soit rendue possible l’urbanisation.


Catherine Caille-Catin
Résumé
les atlas de paysages ont été conçus dès 1994 comme outils possibles de connaissance paysagère. Leurs auteurs dressent l’inventaire des paysages régionaux et les analysent. Les prises de décision peuvent ainsi être facilitées par le traitement des informations contenues dans l’atlas. Les images (textes, photographies, cartes, croquis…), comme re-présentations des paysages qui les composent, révèlent et nourrissent des représentations sociales du paysage par la nature des informations divulguées et favorisent ainsi certaines démarches paysagères. Les images visuelles et textes contenus dans les atlas des paysages génèrent donc pour les acteurs de l’aménagement des représentations mentales paysagères qui font écho à leurs représentations initiales. Ces dernières sont développées par leurs diverses expériences – individuelles, professionnelles, etc. – et composent un répertoire de concepts plus ou moins élaborés sur lequel les acteurs vont interpréter et filtrer les informations nécessaires à la connaissance paysagère dont ils ont besoin pour concevoir les projets d’aménagement. Les choix des informations iconographiques et textuelles paraissent donc primordiaux pour la conception des atlas des paysages. L’observation et l’analyse des outils de connaissance paysagère mis à disposition des acteurs de l’aménagement du territoire permettront de spécifier les singularités retenues par les divers maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre dans les atlas des paysages. Cette recherche révèlera des intentions de communication diverses en direction des acteurs Notre communication présentera le protocole méthodologique nécessaire à cette étude ainsi que les analyses réalisées.


Yves-François Le Lay, Hervé Piegay, Mélanie Cossin
Résumé
De nombreuses enquêtes de perception paysagère ont été réalisées à l'aide de photographies prises au sol. Un bilan bibliographique présente les différents paradigmes au sein desquels elles ont été menées. Puis les options méthodologiques sont présentées pour préciser dans quelle mesure l'emploi des clichés est justifié et pour indiquer comment se construit un photo-questionnaire. Le nombre de photographies et leur sélection sont discutés. L'intérêt de différentes échelles d'attitude (notamment celle de Likert et l'échelle analogique visuelle) est également abordé. En outre, les résultats de trois enquêtes illustrent la pertinence de ces démarches, soulignant leurs atouts et leurs limites. Elles ont été conduites sur des paysages fluviaux, orientées vers l'évaluation des politiques d'aménagement et réalisées dans le cadre des paradigmes psychophysique et cognitif. Au total, il s'agit de dégager l'apport de telles enquêtes au travail des gestionnaires en terme de prise de décision, puisqu'elles permettent d'aborder le champ de la modélisation et d'anticiper des réactions en fonction des éléments structurants des paysages.


Kaira Hamza
Résumé
Les représentations cognitives de l’espace sont des entités mentales intériorisées et construites par l’individu en relation avec ses interactions avec l'environnement. Résultat de nombreux processus mentaux et dynamiques, elles sont non statiques et différentes d’un individu à un autre. L’article présente les représentations cognitives que des adolescents âgés de 12 à 18 ans ont de la ville de Belfort, ville-test. Plus particulièrement, il traite des disparités observées dans les représentations de l’espace urbain aux différents âges de l’adolescence. L’article présente l’ensemble de la démarche méthodologique mise en place afin d’étudier ces disparités : de la formulation de l'hypothèse, qui stipule que les représentations cognitives de l’espace urbain varient chez les adolescents en fonction de l’âge, à l’analyse des résultats.


Elodie Castex
Résumé
Le transport à la demande (TAD) est un mode de transport public terrestre " qui combine les avantages des transports collectifs et des véhicules individuels " (Banos & Josselin, 1999). Depuis la fin des années 1990, le nombre de TAD ne cesse de croître. Ce développement s'accompagne d'une diversification des formes de fonctionnement et d'organisation, sur des territoires variés, de l'urbain dense au rural isolé, à l'échelle communale comme départementale. Il devient dès lors difficile de dégager une typologie représentative de ces services. Afin de réaliser une classification fiable des différents systèmes de TAD, nous proposons dans cet article d'appréhender un aspect peu étudié des TAD : leur dimension spatiale. Dans ce but, nous proposons une méthode pour décrire les formes de desserte spatiale en fonction de l'organisation territoriale, des origines et destinations des déplacements et des contraintes du service.


Céline Colange
Résumé
Dans un contexte souvent affirmé de " nationalisation " des comportements électoraux, les cartes de la géographie des votes à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle du printemps 2002, traduisent une nette réorganisation de la répartition des suffrages. À un désalignement sur les clivages régionaux ou sociologiques classiques succède un réalignement partisan lié à l'opposition rural-urbain. Cet article insiste sur la forte structuration socio-spatiale des votes, notamment des votes en faveur des nouveaux partis, grâce au modèle de Johnston conciliant données écologiques et qualitatives. De même, grâce à une méthodologie nouvelle permettant de reconstituer les votes selon la distance aux aires urbaines, cette recherche montre l'impact du gradient urbain comme élément explicatif du comportement électoral, facteur qui demeure prépondérant une fois neutralisés les effets de la structure sociale. Cette analyse propose également quelques pistes de réflexion pour comprendre la territorialisation du vote d'extrême droite, qui s'est amplifié en milieu périurbain. Le périurbain apparaît désormais comme une nouvelle composante spatiale qui doit être prise en considération.


Sébastien Oliveau
Résumé
En Inde, les données de recensement sont de suffisamment bonne qualité pour que l’on puisse se permettre une approche géographique fine des phénomènes socio-économiques, au niveau communal. Cependant, l’ampleur de la variabilité des données à cette échelle, ainsi que le nombre important d’unités à prendre en compte, entraînent des difficultés pour présenter des résultats synthétiques qui mettraient en évidence les grandes structures de l’espace étudié. Notre objectif est de présenter une solution qui, pour reprendre l’expression de Gould, « laisse les données parler d’elles¬mêmes ». Il s’agit de dévoiler les tendances régionales tout en conservant le détail des données communales. Pour cela, nous avons recours à des indices locaux d’autocorrélation spatiale qui permettent de mesurer les similarités (et les dissimilarités) entre voisins. Les indicateurs locaux d’association spatiale (LISA), développés par Luc Anselin (1995) permettent en effet de mesurer le degré de ressemblance d’une unité spatiale avec ses voisines. On peut ainsi révéler les tendances régionales tout en conservant les valeurs locales, c'est-à-dire préserver l’information relative à l’hétérogénéité interne de ces zones. Notre exposé présentera d’abord les LISA dans leur dimension statistique, étape nécessaire pour comprendre le fonctionnement de ces indicateurs et les limites inhérentes à leur construction. Nous proposerons ensuite une application où nous nous servons de ces indicateurs pour proposer un découpage spatial original du Tamil Nadu. Cet état, situé au sud-est de l’Inde, compte aujourd’hui plus de 62 millions d’habitants répartis sur plus de 16 000 communes, ce qui constitue un cadre remarquable pour tester l’efficacité de cette méthode.