La notion de paysage est à la fois l'image d'une représentation et la résultante du comportement des acteurs sociaux dans le territoire. Le paysage est contradictoirement perçu comme une donnée naturelle et comme un lieu d'aménagement, c'est-à-dire comme une portion de territoire à conserver et comme une portion de territoire à transformer. L'image de synthèse permet de produire des modèles de paysage, dont la visualisation qualitative dépend d'une approche purement quantitative fondée sur des données numériques. IDERALPE développe un instrument informatique interactif d'aide à la décision, en portant l' accent sur le vérisme de la représentation, sur les textures notamment. Si l'usage d'un tel instrument ne s'est pas encore répandu, tout porte à croire qu'ilconstituera bientôt l'interface indispensable entre les différents opérateurs -collectivités, promoteurs, décideurs- et les usagers de l'espace.

Les nouvelles technologies de l'information (NTI) pénètrent la société et donc interpellent la géographie, science sociale. Par ailleurs, l'irruption de la géographie sur les réseaux Internet et les supports de type CD-Rom modifient les moyens d'accès de chacun à ce champ du savoir. Pour le chercheur, c'est sans doute une incitation à conduire différemment ses travaux et leur valorisation. Pour le grand public, pour les spécialistes d'autres disciplines, pour les décideurs, c'est sûrement l'occasion de modifier leur regard sur la géographie. Nous avons cherché à y voir plus clair, à qualifier (et quantifier) l'offre présente sur les services en ligne et hors ligne. Quel contenu et quelle image de la géographie sont véhiculés ? La recherche géographique est-elle présente ? Comment pourrait-elle l'être plus ? Cette communication se veut une réflexion de cadrage sur les immenses perspectives offertes à notre discipline par les nouveaux médias. Nous nous appuierons sur des investigations que nous avons réalisées à travers ces différents supports et qui ne constituent que le début d'une recherche plus développée.

L'idée est venue du biais important entachant les données du Recensement Général de l'Agriculture. En effet, la surface agricole utilisée des exploitations est recensée par siège d'exploitation, et non pas en fonction de la localisation réelle des parcelles. Or, chacun sait que les exploitants utilisent souvent des parcelles hors de leur commune. Le but de ce travail est de fournir un nouveau découpage territorial par agrégation de communes. Les nouvelles entités spatiales définies devront minimiser les effets d'emprise intercommunale.

Le géographe de l'environnement apporte aujourd'hui des réponses aux gestionnaires notamment dans le cadre des systèmes fluviaux. Notre équipe a ainsi réalisé l'étude géomorphologique et biogéographique du Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE), pilote dans le bassin du Rhône, celui de la Drôme. L'ensemble de la démarche repose sur la constitution d'une base de données géoréférencées, l'unité élémentaire étant un tronçon de 500 mètres. Les variables collectées sur plus de 200 tronçons sont issues de multiples sources (photographies aériennes verticales ou obliques, profils en long). Ce système a permis :
-de construire des cartes analytiques et synthétiques, c'est-à-dire combinant plusieurs variables (incision du lit et recharge potentielle, diversité de la mosaïque végétale et secteur à conserver ou à restaurer en priorité ... );
- de résoudre des problèmes de recherche fondamentale en établissant des liens statistiques entre les variables (abondance des embâcles de bois et géométrie du lit ; importance de l'enfoncement du lit et recharge locale ; poissons et potentialités d'habitat).

Les gestionnaires de rivière s'orientent depuis une dizaine d'années vers une gestion dite globale qui implique une approche pluridisciplinaire. Le paysage est considéré comme un élément important à gérer. Néanmoins, ces gestionnaires sont peu ouverts aux approches subjectives proposées par beaucoup de bureaux d'étude. Une réflexion méthodologique fondée sur une démarche quantitative d'analyse des paysages a donc été lancée afin de proposer aux gestionnaires une première trame. Deux points seront ainsi présentés :
-les grands axes à prospecter dans le cadre d'une analyse écopaysagère,
-la démarche mise en oeuvre à l'échelle des micropaysages rivulaires.
L'analyse des surfaces occupées par les unités d'un paysage photographié, effectuée à l'aide d'une analyse en composantes principales (ACP), permet d'identifier les micropaysages caractérisant la rivière étudiée (le Rhins dans le Beaujolais).

L'analyse des paysages ne peut actuellement se faire sans mentionner clairement les échelles, qui méritent de faire l'objet d'une recherche à part entière. Dans la littérature, quand il est fait allusion à telle ou telle échelle, il s' agit implicitement de la surface étudiée. Les géographes manipulent aisément les échelles et intègrent de plus en plus le passage de l'une à l'autre, qualifié par nombre d'auteurs d'emboîtements d'échelles. En télédétection, l'étude des paysages fait appel à différents satellites d'observation de la Terre. Chacun d'entre eux est doté de caractéristiques spécifiques qui déterminent les résolutions spatiales et spectrales. Les images résultantes sont constituées par une mosaïque de pixels dont le contenu est étroitement lié à l'EIFOV (Effective lnstantanous Field Of View ). Ces différences inter-capteurs interpellent le géographe quant à la validité des emboîtements successifs d'espaces ainsi que celle des limites des unités paysagères mises en évidence.

Cette recherche concerne l'introduction des extemalités spatiales négatives dans les modèles de localisation-affectation. Le modèle de localisation choisi et étendu de manière à incorporer la notion d'externalité spatiale est le modèle de la p-médiane. Différents jeux de simulations théoriques sont réalisés de façon à tester la sensibilité des solutions proposées par les modèles à l'introduction des extemalités spatiales. Deux semis de points ont été choisis (rectangulaire et hexagonal), le réseau est régulier, la demande est homogène et différentes fonctions simples de dispersion des extemalités sont envisagées. Les coûts dus aux extemalités négatives décroissent avec la distance à la source et sont ajoutés au coût de transport.

Les groupes de la grande distribution alimentaire ont mis en place depuis une quinzaine d'années de véritables organisations logistiques dont l'objectif est l'approvisionnement optimal de leurs magasins. Les pièces centrales de ces dispositifs sont les dépôts ou les plates-formes. La localisation de ces bases est donc déterminante pour comprendre la structure des flux de marchandises agro-alimentaires (volume, fréquence, itinéraires ... ) sur le territoire français. Le but de cette recherche est d'identifier les critères, spatiaux ou non, qui décident de la forme et du fonctionnement d'une organisation logistique; il s'agit ainsi de trouver des règles communes d'application de ces critères et de déterminer l'imponance de chacune de ces règles pour chaque groupe de distribution étudié (une dizaine).

Aujourd'hui encore, le mythe d'un Rhône «fleuve-frontière» continue d'habiter les esprits de ses riverains et d'interférer dans les décisions des acteurs économiques et politiques. A partir de l'analyse de l'évolution de la mobilité transrhodanienne pour l'emploi entre Valence et Avignon depuis 1975, cette contribution cherche a montré que l'idée a vécu et que, si la dissymétrie historique entre ses deux rives perdure, le Rhône est de plus en plus perméable et donc de moins en moins structurant. C'est l'outil le plus simple de la géographie, mais le plus fondamental, qui nous permet de mettre en évidence l'«effacement » inéluctable du Rhône : la carte (qui peut être relayée par le modèle graphique).

La contribution proposée est une application du procédé IRISOS de traitement d'image géographique que j'avais présenté lors des premières Rencontres de Théo Quant. A panir d'une surface de densités urbaines connues, on reconstitue, à l'aide d'un référentiel ondulatoire, la structure des mouvements de densification, de leur emboîtement et de leur superposition. On passe de la forme à une image des processus qui rendent compte de la forme.

France Télécom, jusqu 'alors leader sur le marché français des télécommunications, a développé ces trois dernières années son propre réseau de télécommunication mobile : ltinéris. Ce réseau est le résultat d'une récente innovation, fondée sur un nouveau standard numérique de transmission, le GSM (Global System for Mobile Telecommunications). L'opérateur français diffuse son réseau de deux manières: d'un point de vue technique, avec l'équipement du territoire, d'un point de vue commercial, avec des politiques publicitaires alléchantes. La plupart des travaux qui étudient la diffusion, concernent les adoptants potentiels, leur répartition et leur contagion par le phénomène. Dans notre étude, nous prenons appui sur les cartes de couverture éditées régulièrement dans les fascicules ltinéris pour analyser les processus d'expansion du réseau. La détection des formes de la diffusion et des règles qui régissent l'équipement a été menée grâce à l'analyse d'image et au moyen de la morphologie mathématique. La méthode présentée permet de coupler différentes couches d'information, mais surtout d'effectuer des mesures à l'aide de transformations d'images. Bien qu'encore à l'état d'ébauche, elle peut s'appliquer à tous types de données spatialisées et peut être utilisée pour décrire de manière qualitative et quantitative les formes, pour déterminer les règles de diffusion et, dans le cadre d'une étude prospective, pour quantifier les paramètres d'un modèle probabiliste de diffusion.

Le point de départ de ce travail est la construction d'un graphe du réseau de transport multimodal en trois dimensions. Cette structure est utilisée pour générer une représentation de l'espace-temps basée sur les vitesses moyennes des modes de transport. Le différentiel de vitesse crée des vallées d'espace-temps qui dévoilent les « vraies proximités» et qui démasquent «les fausses » selon les mots de Jacky Perreur. Il y a deux méthodes de construction : rejeter au-dessus ou bien au-dessous du plan des villes les liaisons moins performantes. La comparaison de ces deux méthodes est l'objet de cette communication.

Cette communication présente un modèle de prédiction de l'utilisation des parcelles agricoles en fonction de certaines de leurs caractéristiques physiques (pente, type de sol...) et géométriques (taille,forme), de leur distance au siège de l'exploitation et de leur appartenance à un type donné d'exploitation. Ce modèle s'inscrit dans le cadre plus général du programme de recherche « MAP » (Modélisation, Agriculture et Paysage), en cours de réalisation à l'unité SAD (Systèmes Agraires et Développement) de l'INRA de Versailles, dont certains choix méthodologiques sont en cours de validation et dont les résultats obtenus sont encore partiels. La première partie de cette communication présente les grandes lignes du programme « MAP »· La deuxième partie présente le modèle de prédiction de l'utilisation agricole mis au point pour quelque 1100 parcelles échantillonnées dans 12 communes du département de la Haute-Marne.

L'occupation du sol, qui représente l'interaction spatiale entre les systèmes naturels et humains, matérialise une partie de la production du paysage. Notre étude vise à mettre en évidence les relations entre la composition communale d'occupation du sol et la structure socio-économique sous-jacente, dans le département du Doubs. Une typologie communale d'occupation du sol est construite à partir de l'infonnation Corine Land Cover, par analyse des correspondances multiples et classification. Ensuite, un modèle statistique est ajusté, de manière à prédire le type de paysage présent dans une commune, à partir de ses caractéristiques socio-économiques. La technique utilisée est l'analyse factorielle discriminante, dans une optique plus exploratoire que décisionnelle.

Le processus de « suburbanisation étendue » peut être rendu responsable, par son seul déroulement, d'une série de conséquences sur la répartition spatiale et/ou temporelle des résidences principales des populations « urbaines » à la périphérie des villes. A priori, différentes répartitions spatiales dites « rurbaines » peuvent être déduites selon que ce processus dynamique de localisation agit dans un milieu homogène et isotrope ou qu'il se met en place dans un milieu hétérogène et/ou anisotrope ; ces répartitions peuvent être quantitativement appréhendées dans leurs différences par divers outils et méthodologies. Des hypothèses peuvent ainsi être formulées et leurs confrontations à des répartitions spatiales empiriques devraient permettre d'éprouver la validité du processus ainsi que d'identifier les caractéristiques du milieu sur lequel il se met en place.

Un système d'information géographique en mode raster (IDRISI) est utilisé pour mesurer des niveaux d'accessibilité à une échelle intra-cornmunale dans un espace à forte ruralité (pays et arrière-pays du Rhône moyen). L'entrée est résolument spatiale puisque le modèle de données utilisé est a priori plus adapté à l'étude des surfaces qu'à celle des réseaux. Mais le caractère très ténu de l'information, dans le type d'espace retenu, pose l'aréal en principe essentiel d'organisation, interdisant une modélisation réticulaire des lieux de l'offre et de la demande, et des espaces qui les séparent. Au delà d'une simple rasterisation du réseau, l'élaboration d'un modèle de rugosité routière et la désagrégation de la population sont un des moyens d'enrichir les approches plus classiques de l'accessibilité (théorie des graphes) aux équipements et offrent de multiples ouvertures pour l'analyse spatiale, la compréhension des organisations et l'aménagement du territoire. Par ailleurs, les pixels ne sont plus seulement des éléments de l'espace mais des unités spatiales auxquelles peuvent être appliqués différents traitements statistiques.

Le logiciel NOD, développé au laboratoire du CESA, a été conçu pour permettre l' évaluation des répercussions spatio-temporelles de projets de modification de l'offre de transport (infrastructures, réglementations, fréquences, horaires, etc.). Dans ce cadre, un module spécifique vient d'être développé afin de tester les critères d'accessibilité retenus par la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire. La loi stipule qu'en 2015, « aucune partie du territoire métropolitain continental ne sera située à plus de 50 kilomètres ou de 45 minutes d'automobile soit d'une autoroute ou d'une route express à 2 fois 2 voies en continuité avec le réseau national, soit d'une gare desservie par le réseau ferroviaire à grande vitesse ». Notre principe de modélisation, basé sur la description des réseaux par des graphes valués, nous a permis, après détermination automatique des jonctions nodales et calcul des cheminements optimaux en temps et en kilomètres, de caractériser chaque noeud selon : 1) le nombre et la nature des critères respectés; 2) l'excédent ou le déficit d'accessibilité par rapport à chaque critère pris séparément; 3) les fonctions assurées par le noeud majeur le plus proche des noeuds étudiés. Les cartes d'accessibilité produites montrent les zones d'intervention nécessaire pour respecter les critères de la loi mais également pour tout critère défini par l'utilisateur du modèle. A ce titre, une modification du seuil temporel d'accessibilité aux infrastructures rapides a été simulée (test avec 30 et 60 minutes) afin d'étudier l'évolution des zones d'intervention. Les applications portent sur l'espace français (518 noeuds) et sur un zoom spécifique en Région Poitou-Charentes ( 190 noeuds).

Le modèle gravitaire est un des principaux outils utilisés dans l'interaction spatiale pour appréhender les déplacements des personnes ou des biens. A partir de la masse respective des lieux et de la distance les séparant, il permet de reproduire assez fidèlement la réalité, grâce à l'optimisation de l'exposant de la fonction distance et d'un coefficient pondérant le produit des deux masses (modèle gravitaire simple). Nous nous sommes donc servis de cet outil pour modéliser les flux téléphoniques entre les villes françaises. Il apparaît toutefois qu'il ne tient pas compte de façon explicite des occasions interposées, ni de l'effet de seuil suscité par la tarification (fonction distance continue). Un nouveau modèle a alors été créé prenant en compte l'aspect tarifaire (fonction discrète) ainsi que les occasions interposées et intégrant une notion de fréquence des appels.

Quelques travaux de recherche ont montré qu'au cours des dernières décennies et dans un contexte européen de plus en plus prégnant, il y a accentuation de la métropolisation. Par ailleurs, il semble que l'on puisse identifier deux formes principales d'organisation des réseaux urbains nationaux: l'organisation de type parisien, centralisée et très polarisée qui favorise le développement de relations hiérarchiques, d'une part; l'organisation de type rhénan, réticulaire qui favorise le développement multiple de relations transversales entre les villes, d'autre part. Dans ce cadre, on s'est interrogé sur l'évolution des distributions spatiales des services aux entreprises. Sachant que les services aux entreprises font partie d'un cycle d'innovations économiques (le cycle de l'information) qui se diffuse dans les systèmes urbains nationaux depuis quelques décennies, et connaissant la forte tendance de cette activité à adopter une localisation métropolitaine, on pense pouvoir ainsi étudier la double dynamique des villes au niveau national et au niveau européen. Par delà les invariants de la diffusion des innovations, on a posé la question de l'existence d'une relation entre une forme particulière de système urbain et les modalités de la diffusion des innovations économiques.

L'existence de limites entre deux unités spatiales se traduit généralement par une diminution des échanges entre ces espaces: on parle « d'effet frontière ». L'analyse géographique de « l'effet frontière» repose sur la construction de modèles « d'interaction spatiale » qui mettent en valeur la structure des échanges. On peut ainsi déterminer, une fois isolés les effets de la distance et de la taille économique des espaces étudiés, l'existence ou non de cet effet d'appartenance. De plus, il peut être pris en compte directement dnns un modèle « d'interaction géographique » qui définit simultanément le frein de la distance et l'effet frontière. Selon ces méthodes, l'étude des échanges économiques, de 1971 à 1994, entre les quinze pays formant l'actuelle Union européenne, foumit une mesure de l'intégration économique et politique de cet ensemble. On y remarque une structure originale des échanges en début de période, dans laquelle un ensemble de relations privilégiées liant les Iles britanniques et l'Europe du Nord faisait pendant à l'Europe des six. On constate aussi l'originalité de l'évolution de la structure des échanges, ainsi que la disparition progressive et attendue de « l'effet frontière » existant au début des années 70.

On s'intéresse aux liens entre dépenses publiques et répartition spatiale des activités. L'accent est mis sur les modèles régionaux de localisation. La première partie est consacrée à la construction d'un modèle d'équilibre régional s'inspirant de celui de Krugman, avec dépenses publiques. Le capital public est produit grâce à un impôt prélevé sur le produit national. Il est réparti de façon exogène entre deux régions. On fait l'hypothèse que le capital public joue sur la productivité des entreprises locales. L'introduction d'un secteur public modifie les conditions d'équilibre. La seconde partie s' intéresse aux conditions d' équilibre de court terme et à la répartition des activités industrielles en fonction de la répartition spatiale du capital public.

La mise en place de l'Observatoire de l'autoroute A 39 a permis et permettra de mesurer et de comprendre les effets d'une grande infrastructure de transport sur l'organisation et la gestion des territoires traversés. L'objectif de cette communication est de donner les principaux résultats de l'étude réalisée sur trois années ( 1993-1996). Elle montre que la construction d'une autoroute comme l'A 39 entraîne des modifications dans l'organisation et la gestion du territoire. Mais ces changements se différencient en fonction du « territoire récepteur » et des acteurs locaux qui mettent en place des stratégies d'aménagement et de développement. Des lieux particuliers sont privilégiés ; le développement de certaines zones est ainsi indissociable de la volonté et du dynamisme de quelques acteurs.

Produit culturel et médiatique, arrière-pays revivifié et colonisé épisodiquement par le Nord, le Luberon fonctionne depuis plus de quarante ans avec une emprise touristique croissante. Tour à tour baptisé « refuge estival pour Parisiens branchés », « annexe du seizième arrondissement» ou «nouvelle Côte d'Azur sans la mer», ce système spatial présente dans son fonctionnement actuel peu de points communs avec le temps où l'on y devenait encore propriétaire pour une bouchée de pain et où les autochtones regardaient d'un air amusé la poignée d'artistes venant investir les vieilles pierres abandonnées par eux-mêmes quelques décennies plus tôt. C'est qu'en près d'un demi-siècle un certain nombre de perturbations productrices de sens et d'identité se sont succédées et ont participé à la mise en désir de ce territoire. Tout au long de ce processus, l'espace du Luberon, par ses propres composantes, s'est affirmé comme un réel acteur de son devenir.

La multiplication des SIG au sein des institutions territoriales pose trois problèmes majeurs:
-la nécessaire « systémisation » et « codification» de la (ou des) vision(s) du territoire que les techniciens sont amenés à produire ou manipuler;
- le risque que ce mouvement de fond tende à renforcer la «balkanisation » de l'information territoriale au lieu d'être mis à profit pour permettre l'élaboration d'un panorama synthétique et dynamique d'un territoire et de son évolution ;
- le traditionnel décalage que l' introduction de nouvelles technologies révèle, au moins dans un premier temps, entre spécialistes (les « analystes» et gestionnaires du territoire) et usagers (élus et citoyens).
La communication vise à présenter un projet co-animé par l'Agence d'urbanisme de la région grenobloise, le syndicat mixte pour le schéma directeur et des chercheurs, géographes ou sociologues :considérer l'élaboration du schéma directeur tout à la fois comme un enjeu et une opportunité à même de favoriser la mise en place d'un partenariat institutionnel au plan méthodologique et technique en vue de l'élaboration d'un Système d'lnformation Territoriale durable et fiable au service de la concertation et de la décision territoriale.

Notre projet est de concevoir un outil d'aide à la décision en matière d'aménagement urbain, s'appliquant aux stratégies de localisation des entreprises commerciales. Il est basé sur la modélisation des interactions entre des acteurs (décideurs, groupes d'agents socio-économiques) et leur territoire. Deux idées fortes sous-tendent ce projet. La première est que l'espace représente un type d 'acteur particulier, qui agit sur le comportement des agents socio-économiques et qui, en retour, est modifié par eux. La seconde consiste à intégrer le raisonnement des équipes municipales (qui sont les décideurs en matière d'aménagement urbain) dans le modèle, afin d'obtenir un outil réellement utilisable par celles-ci.

La banque de données urbaines de l'Atelier parisien d'urbanisme a un important patrimoine de données cartographiques. Outil centralisé et généraliste, il est essentiel qu'il opère un redéploiement vers des outils cartographiques décentralisés, tournés vers l'aide à la décision dans le territoire. Une base «filaire » sur Paris et les trois départements limitrophes concentre l'information sur les voies. Le contenu de la base, les modalités de collecte et de maintenance ainsi que deux applications sont ici abordés: l'utilisation des données pour le guidage cartographique à bord des véhicules et la géocodification.

Le paysage intéresse des acteurs de plus en plus nombreux travaillant dans des domaines multiples. En aménagement et urbanisme, la mise en place de nouveaux projets conduit souvent à leur simulation afin d'appréhender la question de l'intégration et de l'impact sur l'espace. L'objet de mon travail de recherche est de développer une méthode pour quantifier les variations d'un paysage. Ces dernières peuvent être dues à des facteurs « naturels » ou anthropiques. Dans le cadre des «Troisièmes rencontres de Théo Quant», nous nous sommes intéressé aux questions de modélisation et d'étude des variations spatiales du relief. Ainsi, nous avons mis au point un modèle permettant, d'une part, de représenter de différentes façons un espace quelconque en trois dimensions et, d'autre part, de simuler la diffusion de personnes par percolation selon certains critères (altitude, chemin le plus court ... ), l'objectif étant de mettre à disposition des acteurs de l'aménagement un outil d'aide à la décision en matière d'approche du paysage.

Élément de qualité de vie encore peu exploré par les géographes, le bruit est cependant un concept intéressant pour eux dans la mesure où il permet le rapprochement du territoire et des réseaux dans leur réflexion sur la ville. Basée sur la définition que donne l'AFNOR de ce concept, notre problématique consiste à rechercher les liens entre la structure physique et fonctionnelle d'un espace urbain et le bruit qui y est produit. De cette idée découle trois pistes de réflexion :
-élaboration d'un modèle des potentiels de gêne selon les situations géographiques et acoustiques couplant système à base de connaissance et système d'infonnation géographique,
- analyse des générateurs de bruit et des champs acoustiques détenninés par les principaux types de tissu bâti,
-création d'indicateurs (de densité de population notamment} visant à pondérer les potentiels de gêne dans le cadre de l'aménagement de l'espace.