La soutenance se tiendra à Dijon le 14 février 2020 à 14h, Salle des thèse, MSH, 6 Esplanade Erasme.

 

Cette thèse a été réalisée sous la direction de Jean-Philippe Antoni, Professeur à l’Université de Bourgogne, laboratoire ThéMA.

 

Composition du jury

Denis Bocquet, Professeur à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg, Rapporteur 

Éric Charmes, Directeur de Recherche à l’École Nationale des Travaux Publics de l’État, Rapporteur

Pierre Frankhauser, Professeur Émérite à l’Université de Franche-Comté, Examinateur

Hélène Haniotou, Professeur, National Technical University of Athens, Examinateur

 

Résumé

Contexte : Le processus de développement urbain actuel est le produit d’une situation paradoxale. D’un côté, les ménages préfèrent l’habitat individuel, qui trouve dans les périphéries plus ou moins lointaines des villes les conditions favorables à son déploiement, tout en souhaitant bénéficier de services (proximité aux aménités, offre de transports, etc.) qui sont plutôt le corrélat des centralités urbaines denses. De l’autre côté, pour lutter contre les coûts environnementaux, sociaux et économiques de l’étalement urbain et tendre vers une ville plus durable, les projets de renouvellement urbain et de ville compacte imposent des niveaux de densité que seul l’habitat collectif permet d’atteindre.

Problématique : L’équation « maîtrise de l’étalement urbain, satisfaction de la demande résidentielle et ville durable » apparaît donc insoluble, notamment par l’absence d’une offre d’habitat en mesure de conjuguer les singularités du pavillon et les besoins de densité urbaine. Deux tandems « habitat / territoire et mobilité induite » relativement étanches en découlent : la maison individuelle, dépendante de l’automobile, est principalement localisée dans les espaces périurbains, alors que l’habitat collectif, peu plébiscité par les ménages, se concentre dans les centres avec des alternatives multiples à l’automobile. Dans ce contexte, à travers le concept central de « lotissement vertical », ce travail de recherche doctorale pose l’hypothèse qu’un élargissement du prisme d’analyse des mobilités et des espaces urbains doit permettre l’émergence de solutions nouvelles, intégrant les caractéristiques de l’habitat et des territoires de manière pluridisciplinaire et multiscalaire. Méthodologie. Pour valider cette hypothèse, la méthodologie s’articule en deux temps. Premièrement, une revue de la littérature architecturale a permis de définir le « concept de lotissement vertical » comme une réponse innovante à l’équation aujourd’hui insoluble ; l’histoire de l’architecture nous renseigne en effet abondamment sur les opportunités d’un urbanisme vertical jusqu’ici inexploité, qui autorise la création de terrains artificiels suspendus pour bâtir des maisons individuelles en étages. Deuxièmement, l’état de l’art a permis de cerner les principaux déterminants de l’attractivité résidentielle en confrontant les deux tandems classiques (individuel/collectif) au concept de « lotissement vertical » et d’en proposer un modèle théorique adaptable à différents cas de figure.

Validation : Le modèle a fait l’objet d’une triple évaluation. Premièrement, les informations recueillies lors d’une enquête par photo-élicitation permettent de valider a posteriori les choix architecturaux et de s’assurer de leur pertinence en termes de préférences résidentielles (validation sociale). Deuxièmement, une évaluation juridique montre qu’une évolution des dispositions réglementaires actuelles faciliterait et améliorerait le déploiement opérationnel du modèle, mais que ce dernier peut néanmoins rapidement satisfaire la demande tout en luttant contre l’étalement urbain. Troisièmement, une évaluation géographique, confrontant le déploiement du modèle à la réalité des terrains disponibles et à la localisation des aménités et des infrastructures de transport, montre qu’il permettrait concrètement de densifier la ville et ses périphéries selon une logique proche du Transit Oriented Development (TOD). Résultats. Trois résultats majeurs découlent de cette évaluation. Le concept de « lotissement vertical » semble en effet (i) correspondre aux choix résidentiels d’une part significative des ménages français, (ii) pouvoir être immédiatement autorisé et géré par le cadre légal et réglementaire existant, (iii) bénéficier d’un potentiel de développement conséquent à l’échelle de l’Eurométropole de Strasbourg, territoire qui sert d’exemple à cette thèse. Par ailleurs, à l’heure où les démarches pluridisciplinaires et multiscalaires sont questionnées, ce travail de thèse, qui couple une approche architecturale à l’échelle de l’habitat et une approche géographique à l’échelle de l’agglomération, offre un exemple concret de formalisation de nouvelles formes d’habitat, fondée sur le principe original d’un découplage entre « typologies d’habitat » et « territoires ».

 

MOTS CLES : Typologies d’habitat, Lotissement, Forme urbaine, Renouvellement urbain, Ville compacte, Ville durable, Évaluation, Modélisation, Pluridisciplinarité, Multiscalarité

Housemand ill thèse