La soutenance se tiendra à Besançon le 16 décembre 2019 à 10h au Salon Préclin, UFR SLHS, 18 rue Chifflet.

Cette thèse a été réalisée sous la direction d'Alexandre Moine, Professeur à l’Université de Franche-Comté, laboratoire ThéMA.

 

Composition du jury

Frédéric Giraut, Professeur, Université de Genève (rapporteur)

Jean-Christophe Gay, Professeur, Université Sophia-Antipolis, Nice (rapporteur)

Stéphanie Lima, Maître de conférence, Géographie, INU Champollion, Albi (examinateur)

Abdourahmane Sene, Maître de conférence, Université Assane Seck de Ziguinchor et Directeur de l’Aménagement du Territoire du ministère de la Gouvernance territoriale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire, Sénégal (examinateur)

Christian Guinchard, Maître de conférences - HDR, Université de Franche-Comté, EA Lasa, laboratoire de sociologie et d’anthropologie (examinateur)


 

Résumé

L’objet de cette thèse est d’analyser le processus de construction et de délimitation des territoires communaux (communautés rurales et communes) au Sénégal. En effet, les communes au Sénégal, sont les collectivités territoriales de base, dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elles sont créées par décret, qui doit se traduire concrètement par un découpage territorial, c’est-à-dire la matérialisation des limites sur le terrain. Cependant, lors de leur création, si des motifs de proximité et d’efficacité de l’action publique sont mis en avant, leur mise en place ne fait pas toujours l’unanimité au niveau local.

Au cours des premières années 2000, le rythme soutenu des découpages administratifs a entrainé une rapide évolution de l’organisation territoriale et en parallèle le nombre d’acteurs territorialisés. Cette dynamique de recomposition territoriale avait suscité alors un vif débat sur les soubassements des découpages et la pertinence des entités territoriales qui sont créées et leur nombre. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’un certain nombre de conflits entre collectivités territoriales et entre certains acteurs des territoires s’est généralisé à travers tout le pays. Ces conflits concernent directement la limite territoriale.

Depuis 2013, une nouvelle organisation territoriale a été adoptée sans changement majeur si ce n’est, le changement d’appellation des anciennes communautés rurales et l’augmentation du nombre des collectivités territoriales.

Cependant, la création de nouveaux territoires au Sénégal s’accompagne très rarement d’une matérialisation de leurs limites sur le terrain. Ce phénomène entraîne un grand flou autour de la limite et occasionne divers conflits qui entravent la gestion et le développement des collectivités dont le territoire physique reste plus ou moins mal connu.

C’est dans ce contexte que nous nous sommes intéressés au processus de découpages administratifs pour comprendre comment les limites territoriales sont définies et se mettent en place ? Quels rôles elles jouent dans la gestion, l’appropriation, la cohésion et le développement des territoires qu’elles contribuent à créer et dont elles constituent une composante déterminante ? Quelle est l’existence réelle de ces territoires ? Que représentent-elles pour les acteurs ?

C’est à ces préoccupations que cette thèse a tenté de répondre, à travers l’exemple de 5 communes dans la région de Saint-Louis (3 ex-communautés rurales et 2 communes).

Ce travail de recherche a été mené sur la base :

- D’une approche systémique du territoire pour analyser et comprendre le processus complexe de construction des limites et des territoires ;

- D’entretiens semi-directifs auprès des acteurs qui interviennent dans la gestion politique des collectivités locales de la zone d’étude, des élus, des services techniques et des populations. Ces entretiens ont été complétés par diverses données (des projets de décret, des procès-verbaux de délibérations, des textes de loi, des plans locaux de développement, protocole d’accord etc.) et l’usage de cartes mentales.

Une place essentielle est accordée au discours dans cette recherche. Car nous considérons qu’il constitue un moyen important qui permet d’éclairer les représentations des acteurs de leur territoire et leurs limites. Les entretiens dont la majorité a été effectués en langues locales (peul ou wolof), ont été enregistrés et retranscrits fidèlement à chaque fois que cela été possible.

Pour traiter et analyser le matériel collecté nous avons eu recours à une méthode d’analyse empirique de contenu (analyse de contenu thématique) combinant une approche qualitative et une approche quantitative.

L’interprétation des résultats a permis d’identifier :

- Différentes échelles de référence spatiale pour chaque catégorie d’acteur ;

- Les conditions de création de certaines communes ;

- Les acteurs impliqués et leurs rôles dans le processus ;

- Leur niveau d’appropriation par des territoires communaux.

Des recommandations ont été formulées compte tenu de tous ces éléments.

 

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